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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/152

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LES DEMI-SEXES

qui fouette aux vitres les laissaient indifférents.

Il ne sortait plus, passant son temps à l’attendre ; car chez lui, encore, les choses lui parlaient de bonheur. Pas une qui ne fût la confidente ou la relique d’une heure d’enivrement. Le soir, lorsqu’elle était partie, son foyer le berçait comme une voix mélodieuse. Le feu avait rempli la pièce d’une molle chaleur ; la lampe versait une lumière blanche, éclairant un coin de table, un fauteuil, un bout de tapis… Le reste était dans une ombre chaude, égayée, çà et là, d’un accroc d’or sur un cadre, d’une lueur de soie, d’un reflet de cuivre. Lui, dans la demi-nuit, les pieds allongés sur les chenêts, repassait délicieusement ses souvenirs de l’après-midi.

Elle lui avait défendu de l’accompagner au théâtre, comme il le faisait jadis, et il avait cédé, sans chercher ce que cachait son caprice, tant il avait de nouveau confiance en elle. Qu’aurait-il souhaité de plus ?… Chaque jour il la déshabillait, épingle à épingle, s’attardait aux blancheurs douces de ses dentelles, à ses bas de soie qui tenaient dans le creux de sa main, et quand, de toute sa toilette, il ne restait plus guère que la femme,