— Je ne partirai pas.
Et, comme Georges s’éloignait un peu pour contempler des colonnes éboulées, tombées côte à côte dans le sable, ainsi que des soldats morts, elle reprit rapidement :
— Qu’espérez-vous donc ?… Plus jamais je ne vous appartiendrai !… Pourquoi m’avez-vous suivie jusqu’ici ?… Tout est fini ; éloignez-vous… Nous ne devons plus être que des étrangers l’un pour l’autre…
— Et pourquoi ?… Il n’y a que votre mari entre nous.
— Oh ! taisez-vous !
— Ma conduite serait-elle plus coupable que la vôtre ?…
— J’ai pour excuse mon amour.
— Mon excuse est peut-être la même.
— Allons donc ! Vous êtes incapable d’aimer ; et, d’ailleurs, vous me connaissez trop pour cela.
— Prenez garde, votre mari pourrait nous entendre.
Georges, en effet, les considérait avec quelque étonnement, ne s’expliquant pas l’altération de leur visage.
— Je crois, cher monsieur, reprit Philippe à haute voix et avec le plus grand calme, que