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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/274

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LES DEMI-SEXES

Malgré les insultes dont elle le souffletait, d’une voix étranglée par la haine, il ne cédait pas, encerclait sa taille et maintenait son corps révolté. Elle se sentait portée, dominée, conquise, et l’idée qu’elle allait être possédée encore une fois par cet homme qu’elle haïssait de toutes ses forces lui donnait la tentation d’un crime ; des lueurs rouges passaient devant ses yeux, ses mains se crispaient au cou de son bourreau.

Tout à coup, la porte du jardin s’ouvrit, et Philippe, soudain dégrisé, se releva, s’éloigna de la jeune femme. Quand Georges entra, il avait repris tout son sang-froid, tandis que Camille, livide, s’appuyait à un meuble pour ne pas défaillir.

Le sculpteur s’avançait, la main tendue.

Mais, elle dit ironiquement, défiant son ancien amant d’un regard cruel :

— Cet homme n’est pas votre ami, chassez-le !

Philippe tressaillit sous l’injure.

— Je crois que madame Darvy est folle !… Qu’ai-je donc fait ?…

Elle répéta d’une voix vibrante :

— Georges, je vous dis de chasser cet homme !…