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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/275

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LES DEMI-SEXES

Le comte fit un geste de menace.

— On ne me chasse pas !… Si vous n’étiez une femme, vous expieriez durement ces paroles !…

Mais elle, les lèvres frémissantes, les yeux étincelants, dit encore :

— Sortez !… sortez !…

— Non, pas avant d’avoir raconté ce que vous êtes… ce que…

— Racontez-le donc !

Elle s’était croisé les bras et le défiait d’un air de suprême dédain.

— Parlez donc ! répéta-t-elle… Vous hésitez ?… Auriez-vous peur ?… Peur d’une femme !… Ce n’est guère dans vos habitudes !…

Mais, Philippe, la bouche serrée, le visage contracté par la fureur, se dirigea vers la porte.

— Non, dit-il, je garderai le silence, cette fois encore. Monsieur, ajouta-t-il, en se tournant vers Georges, pardonnez-moi d’avoir prolongé cette scène pénible… Je ne sais ce que madame Darvy peut avoir contre moi, et je ne veux pas le savoir… Je ne vous fais pas responsable des insultes qu’elle vient de m’adresser dans un moment de démence.

Georges avait pris la main de sa femme.