— Pour t’annoncer la bonne nouvelle.
— Ah !
Camille eut la force de sourire, mais ses ongles entrèrent dans ses mains crispées. Nina ne devina pas son horrible angoisse.
— Écoute, dit-elle, en se rapprochant, tu ne peux rester ici ; partons, unissons nos fortunes et recommençons ailleurs notre ancienne existence…
— Vraiment ?…
— Tu n’étais pas faite pour le mariage, vois-tu !… La petite expérience a suffisamment duré, et je suppose que tu es lasse de jouer ce rôle d’honnête femme ?…
— Oui, très lasse…
— Tu vois bien !… Lorsqu’on a goûté à certaines joies, on y retourne sans cesse, tant elles ont d’attrait !… J’ai tout prévu… Ma voiture nous attend pour nous conduire à la gare… Dans quelques heures nous serons hors de danger… Viens !…
— Et Georges ?…
— Georges n’existe plus pour toi… Demain, sans doute, il saura tout, et tu lui feras horreur ! Comprends-tu ?… Il vaut mieux partir avant. Et puis tu crois l’aimer… au fond, tu es incapable d’aimer… Est-ce que des femmes