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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/130

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— 1800 - 1807 —

comtes d’Aubusson de Lafeuillade, de Croï, de Béarn, de Saint-Simon, de Graves, de Contades, de Thiard, de Meun, de Praslin, de Nicolaï, etc, ; puis, en 1811, les comtes de Miramon, de Lur-Saluces, de Gontaut, de Chabot, de Beauvau, de Noailles, de Brancas, etc. À dater de cette année, tous les noms de l’ancienne cour figurent dans la nouvelle ; l’Almanach impérial devient pour ainsi dire la reproduction de l’ancien Almanach royal ; les services et les serviteurs sont les mêmes ; les noms seuls des maîtres sont changés.

On raconte, à l’occasion du mariage de Napoléon avec Marie-Louise, que la lecture du numéro du Moniteur contenant le détail de la cérémonie fut faite par Louis XVIII lui-même aux membres réunis de sa petite cour. Il s’arrêtait à chaque nom connu de lui et des siens, et n’épargnait pas les réflexions. M. Ferdinand Rohan, ancien archevêque de Cambrai, devenu successivement Ferdinand de Rohan, puis comte de Roban, puis chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, y figurait comme premier aumônier de la nouvelle impératrice. « Voici encore un Rohan et une archiduchesse d’Autriche ! » s’écria-t-il en faisant une allusion de défavorable augure à la fameuse affaire du collier. La lecture achevée, l’auditoire, à son tour, fit ses commentaires. Si Napoléon avait créé une noblesse Impériale, il n’avait pas rétabli, comme on l’a vu, la noblesse de l’ancien régime ; les titres de prince, de duc, de comte et de baron, étaient, en outre, les seuls qu’il eût empruntés à l’ancienne nomenclature nobiliaire. Ceux des anciens nobles qui voulurent redevenir titrés furent donc obligés de solliciter l’octroi impérial. Le nouveau gouvernement se montrait facile aux demandes de cette nature ; mais, quand il les accueillait, l’ancien titré n’obtenait qu’une qualification toujours différente et souvent inférieure à celle qu’il avait eue sous l’ancien régime. Ainsi la noblesse impériale ne compta pas un seul prince, pas un seul duc ayant eu ces titres avant 1789. De là, l’opposition persistante et le mé-