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— 1813 —

la confédération du Rhin et de protecteur de la confédération suisse ;

4° Une nouvelle organisation territoriale pour la Prusse avec une frontière sur l’Elbe ;

5° La cession à l’Autriche de toutes les provinces Illyriennes, y compris Trieste ;

6° La garantie réciproque que l’état des puissances grandes ou petites, tel qu’il se trouverait fixé par la paix, ne pourrait plus être altéré que d’un commun accord ;

7° Le retour de la Hollande et de l’Espagne à leur ancienne indépendance et à leur ancien gouvernement.

Ces propositions, comme on le voit, laissaient les droits des Bourbons dans le plus complet oubli ; les puissances abandonnaient même les Bourbons des Deux-Siciles. Murat restait à Naples, et, si Napoléon perdait ses titres de protecteur et de médiateur des confédérations du Rhin et de la Suisse, il gardait sa couronne d’Italie, la Belgique, la Savoie, le Piémont et toute la rive gauche du Rhin. Les sacrifices qu’on lui demandait n’intéressaient réellement que son amour-propre. Il conservait une puissance politique plus considérable et des limites plus étendues que les limites et la puissance dont il avait hérité, soit comme Premier Consul, soit comme Empereur. Mais, habitué jusqu’alors à dicter ses volontés, il se révoltait à la pensée de subir les conditions d’adversaires tant de fois vaincus. D’abord il résista opiniâtrement à la suppression de ses titres de protecteur et de médiateur : à ses yeux, accepter cette renonciation, c’était déchoir ensuite ; il débattit avec non moins de vivacité les questions d’Espagne et de Hollande. Les puissances tinrent ferme sur la suppression des titres ; elles consentirent à réserver la discussion quant aux deux dernières questions. Cet ultimatum, résultat de longs débats, fut signifié à Napoléon, par l’Autriche, le 7 août, trois jours avant l’expiration de l’armistice ; on l’avertit en même temps que si, le 10 au soir, l’ultimatum n’était pas formellement accepté, le congrès serait irré-