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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/163

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— 1813 —

temberg et les autres États restés dans son alliance, mais encore avec la France elle-même. Napoléon quitte immédiatement la Silésie, laissant au maréchal Macdonald le soin de continuer, avec 60,000 hommes, la poursuite de Blücher alors en pleine retraite ; il revient sur ses pas avec le reste de l’armée, et, le 25, s’arrête à douze lieues de Dresde, à Stolpen, pour attendre des nouvelles précises de la marche des trois souverains, et décider son mouvement.

Pour passer de la rive droite de l’Elbe supérieur sur la rive gauche, et déboucher sur la route alors suivie par Schwartzenberg et les souverains, Napoléon avait à choisir entre deux ponts que des camps retranchés protégeaient, et qui, l’un et l’autre, se trouvaient à égale distance de Stolpen : d’abord, le pont de Dresde ; ensuite, à douze lieues environ au-dessus de cette place, à la sortie des premières gorges de Bohême, le pont de Kœnigstein. Si les Alliés, marchant à la rencontre de Bernadotte, dépassaient Dresde sans en attaquer le camp retranché, l’Empereur déboucherait par le pont de cette ville sur la rive gauche du fleuve[1] ; et, mettant les souverains entre son armée et celle d’Oudinot restée en pleine communication avec lui, il les attaquerait dans cette position. Si les coalisés, au contraire, s’arrêtaient devant Dresde et essayaient d’en emporter le camp retranché, Napoléon franchirait l’Elbe à Kœnigstein, couperait toutes les communications de Schwartzenberg et des souverains avec la Bohême, prendrait position sur leurs derrières et leur livrerait bataille, soutenu par le corps d’armée campé dans Dresde. Mais, pour accomplir cette dernière manœuvre, il était nécessaire que Dresde pût tenir prés de deux jours. L’Empereur, peu d’instants après son arrivée à Stolpen, avait donc chargé son premier officier d’ordonnance, le colonel Gourgaud, de se rendre dans cette capitale, d’en examiner les ouvrages, de visiter les généraux, de

  1. Le camp retranché de Dresde enfermait dans ses lignes toute la partie de cette ville qui est assise sur la rive gauche de l’Elbe.