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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/162

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— 1813 —

de Bautzen, de Würtschen, et les combats livrés pour maintenir l’armée entre l’Oder et l’Elbe. Décidé à faire de ce dernier fleuve la base de ses nouvelles opérations, et persuadé qu’il ne reculerait pas au delà, Napoléon augmenta les garnisons de Magdebourg et de Hambourg, jeta de forts détachements dans toutes les autres places de cette ligne, et divisa les 230,000 Français, Polonais, Allemands, Hollandais et Italiens qui lui restaient, en deux armées principales destinées à opérer sur Berlin et Breslau. 90,000 hommes furent donnés au maréchal Oudinot pour combattre Bernadotte et s’emparer encore une fois de la capitale de la Prusse ; 120,000 hommes, placés sous le commandement direct de l’Empereur, furent destinés à agir contre Blücher, à rejeter ce général derrière la Vistule, à prendre à revers le gros de l’armée alliée concentré à Prague, et à couper toutes les communications d’Alexandre et de ses troupes avec la Russie ; les 20,000 restants, confiés au maréchal Gouvion Saint-Cyr, devaient garder Dresde, centre de toutes les opérations.

Napoléon prenait l’offensive sur deux points. Sa marche sur Breslau eut le succès qu’il en attendait. Blücher, battu dans toutes les rencontres, fut obligé d’abandonner toutes ses positions entre l’Elbe et l’Oder ; et, le 21 août, Napoléon avait déjà dépassé Lowemberg, sur la Bober, quand il apprit que, tandis qu’il repoussait Blücher vers la Pologne et qu’il s’apprêtait à tourner la principale armée alliée, celle-ci, commandée par Schwartzenberg, sortait de la Bohême avec l’empereur de Russie, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse ; descendait vers Dresde par la rive gauche de l’Elbe, et semblait vouloir opérer sa jonction avec les forces de Bernadotte. Cette marche, conseillée par Moreau, enfermait, pour ainsi dire, Napoléon entre l’Oder et l’Elbe ; elle plaçait la masse des coalisés entre ce dernier fleuve et le Rhin, sur les derrières de notre armée, et pouvait ainsi compromettre toutes les communications de l’Empereur, non-seulement avec la Bavière, le Wur-