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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/177

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— 1813 —

léon en se disposant à une lutte décisive pour le jour suivant, 18 octobre.

Les forces que Napoléon pouvait opposer aux armées réunies de Schwartzenberg, Bernadotte, Blücher et Beningsen, s’élevaient à environ 115,000 hommes ; il les concentra au sud et à l’est de la ville. À neuf heures, l’attaque commença. Les Alliés, serrés en masse, au nombre de 530,000 combattants, formaient un immense demi-cercle, ayant sur son front une ligne de 1,500 pièces d’artillerie, et appuyant ses deux extrémités sur la Pleiss et la Partha. Quelque manœuvre que voulût tenter Napoléon, il venait se heurter contre une ligne forte partout et partout impénétrable. Le but des Alliés était moins d’emporter Leipsick que d’y enfermer l’armée française et de déborder sa gauche et sa droite de manière à couper sa route de retraite. Bien qu’il fut réduit à se battre un contre trois, Napoléon fit face sur tous les points. Les régiments opposés aux deux corps de Bernadotte et de Blücher se battirent entre autres, dès le début, avec une telle vigueur, que ces deux généraux, dont l’artillerie, d’ailleurs, était peu nombreuse, furent obligés de plier ; nos soldats, redoublant d’énergie, s’élancèrent la baïonnette en avant ; mais, au moment où, se précipitant au pas de course sur les masses placées devant eux, ils croient saisir la victoire, un vide soudain se fait au centre de leur ligne : 12,000 hommes d’infanterie saxonne, 10 escadrons de cavalerie wurtembergeoise, ayant avec eux 40 pièces de canon, qui combattaient et tiraient pour nous quelques minutes auparavant, passent aux Prussiens et aux Suédois, ainsi qu’ils l’avaient promis, se retournent, font feu et chargent immédiatement contre nous.

Nos régiments, un instant ébranlés par cette infâme désertion accomplie en plein combat, parviennent cependant à se reformer. Napoléon, averti de cette trahison, accourt avec la moitié de sa garde ; il repousse les Saxons et les Suédois, et les chasse de leurs positions. Les colonnes de Schwartzenberg