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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/211

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— 1814 —

rait les hauteurs qui dominent Paris. C’est contre cette déclaration et ces principes que marchent les armées de toutes les puissances européennes, » ajoutait Blücher le 31 décembre.

Voilà les promesses et les déclarations mensongères que les Alliés n’hésitaient pas à jeter à la France au moment où ils envahissaient son territoire avec 350,000 soldats. Bien que possédant encore une armée en Italie, deux armées en Espagne ou sur cette frontière, et une force de près de 150,000 hommes enfermés dans les places du nord de l’Allemagne et de la Pologne, Napoléon ne pouvait opposer aux masses de l’ennemi, dans les premiers jours de janvier, que les débris ramenés de Leipsick. L’armée de Blücher n’eut donc qu’à marcher pour traverser successivement la Sarre, la Moselle et la Meuse, pour s’emparer de toutes les villes ouvertes ou mal fortifiées, et pour chasser devant elle les corps chargés de la défense de cette partie de nos frontières. Le généralissime Schwartzenberg arriva sans éprouver plus de difficultés jusqu’au pied des Vosges. Le passage de cette barrière fut disputé ; il fallut vaincre la patriotique résistance de la population de ces montagnes, que vinrent appuyer quelques régiments de la garde, amenés par le maréchal Mortier. Le nombre l’emporta ; après deux jours de combats, les Vosges furent franchies, et Schwartzenberg occupa Langres. Les deux grandes armées alliées, à la date du 20 janvier, communiquaient entre elles, sans être cependant réunies, et se trouvaient déjà à moins de 65 lieues de Paris. Adossées aux Vosges et à la Meuse, leur ligne présentait un arc de cercle dont les points principaux passaient par Langres, Nanci et Verdun : les deux extrémités de cet arc s’appuyaient sur l’Aisne et sur la haute Seine, qui formaient les deux côtés d’un angle ayant Paris pour sommet ; Châlons-sur-Marne en occupait le centre. C’est dans cet étroit espace que devaient se concentrer toutes les opérations de la campagne de 1814.

La position centrale de Châlons porta Napoléon à choisir