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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/234

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— 1814 —

temps que le gros de l’armée de Schwartzenberg descendait vers Paris par les routes de la rive droite. Ce corps, pour suivre le mouvement général de retraite de l’armée alliée sur Troyes, était forcé de revenir à Fossard, hameau distant de Montereau d’environ une demi-lieue. La route, à Fossard, se divise en deux embranchements : l’un, qui conduit de ce point au chef-lieu du département de l’Aube, en traversant Montereau, Bray-sur-Seine et Nogent ; l’autre, qui mène également à Troyes, en passant par Pont-sur-Yonne, Sens et Villeneuve-sur-Vannes. En devançant le général Bianchi à Fossard, Napoléon lui coupait donc ses deux seuls chemins de retraite et le forçait de poser les armes. Mais, pour arriver au point de bifurcation, il fallait que les ponts de Montereau se trouvassent libres. Ils étaient faiblement gardés par l’ennemi ; Napoléon le savait ; le 17, il donna au maréchal Victor l’ordre de les occuper le soir même. Le maréchal, en se hâtant, pouvait s’en emparer sans rencontrer une résistance sérieuse ; mais, au lieu d’opérer rapidement, il s’arrête à Salins, où il passe la nuit, et ne se présente sur la position que le lendemain matin, à dix heures, lorsque, depuis moins d’une heure, un corps nombreux de Wurtembergeois, détaché par le général autrichien, et qui avait marché toute la nuit, venait de s’établir sur les hauteurs de Surville, en avant de Montereau, de manière à couvrir la ville et ses ponts. Vainement le maréchal, pour réparer sa faute, s’épuise en efforts dignes de son courage et de la bravoure de ses troupes ; les Wurtembergeois tiennent ferme. Victor, dont le gendre, le général Château, vient d’être tué en conduisant la première attaque, était arrivé par la route de Donnemarie. Napoléon accourait de son côté par la route de Valence. Mais, lorsqu’à deux heures de l’après-midi il débouche de la forêt du même nom, au lieu de trouver le passage ouvert, ainsi qu’il s’y attendait, des coups de fusil

    avait placé des sentinelles pour le défendre des excès des Cosaques, qui sont cependant parvenus piller plusieurs portiers. »