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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/262

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— 1814 —

L’Angleterre n’avait pas de soldats dans les rangs alliés ; aucun général de cette nation ne la représentait dès lors officiellement au grand quartier général de l’armée active ; les diplomates qu’elle entretenait auprès des souverains, et son principal ministre, étaient au congrès de Châtillon. Un armistice, résultant de faits exclusivement militaires, et conclu entre les chefs des différentes armées, pouvait donc engager les puissances continentales, à l’insu des agents anglais, sur cette question d’Anvers, « la plus essentielle par-dessus toutes les autres, » avait écrit lord Castlereagh lui-même au comte d’Aberdeen, et qui n’était l’objet d’aucune stipulation spéciale dans les traités d’alliance ou de subside qu’elle avait précédemment signés. Ainsi cette question se serait trouvée résolue contre l’Angleterre, si les commissaires militaires alliés, à Lusigny, avaient immédiatement accepté la base proposée par le général de Flahaut. Avertis par le péril qu’ils venaient de courir, les représentants anglais se mirent en mesure de n’avoir plus à redouter une pareille surprise. Ils offrirent aux souverains une augmentation de subsides, que ceux-ci s’empressèrent d’accepter. Ce fut la régularisation de cette affaire d’argent qui devint l’occasion et le prétexte du fameux traité de Chaumont. Ce traité, conclu le 1er mars, six jours après la proposition de M. de Flahaut, contenait quatre articles :

Par le premier, l’Angleterre, l’Autriche, la Prusse et la Russie s’engageaient, dans le cas où la France refuserait d’accepter les conditions de la paix proposée (les limites de 1789), à poursuivre la guerre contre elle de tous leurs moyens, et à les employer dans un parfait concert.

Aux termes du second, chaque puissance continentale devait constamment tenir en campagne une force active de 150,000 hommes au moins.

Le troisième stipulait qu’aucune négociation séparée ne pourrait avoir lieu avec l’ennemi commun.

Enfin l’Angleterre s’engageait, par le quatrième article, à