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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/263

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— 1814 —

fournir un subside annuel de 4,800,000 l. sterl. (120 millions de francs) à répartir entre les trois alliés.

L’Angleterre, par ce traité, obtenait un double résultat : d’abord, elle faisait décider, en principe, comme la base de toute pacification future, le rétablissement des frontières de 1789, c’est-à-dire la perte, par la France, des côtes de la Belgique et du port d’Anvers ; en second lieu, elle n’avait plus à craindre, quels que fussent les incidents de la campagne, de voir ses alliés nous laisser, par une négociation séparée, la possession de ce port, menace toujours ouverte contre Londres, et dont la destruction, « essentielle à sa sûreté, » était le but caché des efforts et des sacrifices qu’elle s’imposait depuis vingt ans.

La conclusion de cette convention n’avait pas arrêté les impuissantes entrevues ni les conversations inutiles du congrès de Châtillon : suspendues lors de la réunion des commissaires militaires, à Lusigny, elles reprirent leur cours le 10 mars. Le protocole de cette séance ne contient que des observations fort justes sans doute, mais diffuses, interminables, du duc de Vicence, sur les bases exigées par les Alliés. Le 13, les plénipotentiaires des coalisés consignèrent au protocole une réplique non moins longue, dans laquelle ils déclaraient ne pouvoir se départir de leurs demandes ; ils insistaient, en terminant, sur une réponse catégorique, et n’accordaient, pour tout délai, au plénipotentiaire français, que la journée du lendemain : si, le 15 au matin, le duc de Vicence n’avait pas accepté le traité, sans condition, le congrès était dissous. Le 15, au lieu d’une acceptation pure et simple, Caulaincourt remit à l’assemblée un projet de traité en neuf pages et en vingt-neuf articles, dont voici la substance : l’Empereur renonçait, pour lui et pour ses successeurs, aux provinces illyriennes et à tous les territoires formant les départements français situés au delà du Rhin et des Alpes, à l’exception, toutefois, de l’île d’Elbe ; il renonçait également au royaume d’Italie en faveur