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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/320

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— 1814 —

Hullin, commandant la place et la division ; le général Ornano, commandant supérieur de tous les dépôts de la garde impériale ; les maréchaux Marmont et Mortier, chefs de deux corps appartenant à l’armée active ; enfin, les généraux Compans et Arrighi avaient, en outre, le commandement distinct, séparé, de deux autres corps qu’ils consentirent à placer sous les ordres du duc de Raguse. Ce manque d’une autorité militaire unique, d’un chef suprême, amena le décousu et le désordre que l’on put remarquer dans la défense : des munitions pour pièces de 12 furent envoyées à des pièces de 8 ou de 4, et pour pièces de 8, à des canons de 4 ou de 12 ; de là, toutes les fausses rumeurs qui coururent, parmi le peuple et la troupe, sur la distribution de cartouches pleines de cendre et de gargousses remplies de son. Ce défaut d’unité dans le commandement eut encore pour conséquence que toutes les troupes ne furent pas également engagées ; que des détachements nombreux demeurèrent toute la journée l’arme au pied, et que les positions de Marmont et de Mortier furent les seules qui présentèrent une défense sérieuse. La forte position de Montmartre, entre autres, resta, pour ainsi dire, désarmée, et ne fut pas défendue.

Les 12 à 13,000 combattants placés sous les ordres directs des deux maréchaux se trouvèrent eux-mêmes fort inégalement répartis.

Treize jours auparavant, le major général avait adressé à Marmont, au nom de l’Empereur, un ordre daté d’Épernay, le 17 mars, à six heures du soir, et dans lequel il lui disait :

« ... L’Empereur désire, monsieur le maréchal, que vous ayez la direction de votre corps et de celui du duc de Trévise...

... Comme M. le maréchal duc de Trévise est le plus ancien, puisqu’il est de la création, ayez l’air de vous concerter avec lui plutôt que d’avoir la direction supérieure ; c’est un objet de tact qui ne vous échappera pas... »

Mortier, aux termes de cette dépêche, se trouvait subordonné à Marmont, qui prit le commandement effectif des deux