Aller au contenu

Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
— 1814 —

seules qui prirent une part sérieuse à cette journée avec plusieurs bataillons tirés des dépôts de la garde impériale, quelques centaines de gardes nationaux parisiens, les élèves de l’École polytechnique et plusieurs détachements d’artilleurs de la garde, de la marine et des invalides. Les soldats des deux maréchaux ne s’élevaient pas au delà de 7 ou 8,000 hommes d’infanterie et 2,500 cavaliers ; ceux des généraux Compans et Arrighi allaient à peine à 3,000. Si l’on y joint 2,500 à 3,000 hommes de la garde, 12 à 1,500 hommes fournis par les gardes nationaux volontaires, les élèves et les détachements d’artillerie dont nous venons de parler, puis environ 5,000 soldats de toutes armes, convalescents, etc., placés directement sous les ordres du ministre de la guerre et du général commandant la division, on trouve, pour les forces actives qui, le 30 mars, furent destinées à concourir à la défense de Paris, un total de 21 à 23,000 baïonnettes ou sabres. Ces forces obéissaient à plusieurs chefs, tous jaloux de leur indépendance, et agissant, sans direction commune, isolément les uns des autres. Ainsi on ne comptait pas, à Paris, le 30 mars au matin, moins de huit personnages ayant, soit un rang égal, soit, pour la direction des affaires ou des troupes, un titre ou des fonctions indépendantes : le roi Joseph, lieutenant général de l’Empire ; son frère le roi Jérôme ; le général Clarke (duc de Feltre), ministre de la guerre ; le maréchal Moncey, major général de la garde nationale ; le général

    aussitôt en faveur des deux corps d’armée qui arrivaient en même temps ; mais la direction générale des vivres n’était pas instruite de ce qui se passait à l’armée, et, alors, son devoir lui prescrivait de mettre les subsistances en sûreté.
    La halle aux draps était pleine de pain... Enfin, la preuve sans réplique que la direction générale des vivres, en tout ce qui la concernait, avait fait son devoir, c’est que les 200,000 soldats alliés qui entrèrent le surlendemain trouvèrent dans les magasins militaires de la capitale les subsistances qui leur étaient nécessaires, et, ceci, jusqu’à ce que l’autorité civile se fût mise en mesure de remplir cette tâche. »
    La direction des vivres, sans doute, avait fait son devoir. Mais le lieutenant général de l’Empire ! mais le ministre !