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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/322

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— 1814 —

Pendant que le duc de Raguse disposait ses régiments, le canon tonnait déjà au pied des buttes. Compans venait d’être attaqué.

Les Alliés étaient arrivés, la veille, par la grande route de Meaux, poussant devant eux le général Compans, qui, après avoir vainement tenté de défendre cette ville, s’était replié, de position en position, jusque sur Pantin, où il avait enfin pu s’arrêter. L’ennemi, en ce moment, essayait de déloger nos troupes de ce village. Les soldats de Compans, débris de huit régiments composant deux divisions aux ordres des généraux Ledru-des-Essarts et Boyer, n’étaient pas 2,000. Leur résistance fut énergique. Mais, accablés par le nombre, ils ne tardèrent pas à abandonner Pantin, ainsi que le pied de toutes les rampes qui se dressaient à leur droite, et à gagner le faubourg de la Villette, où ils s’arrêtèrent.

L’ennemi, dans la plaine, venait de prendre l’offensive ; sur les plateaux, ce fut Marmont qui attaqua le premier.

Ce maréchal, lorsque ses dispositions furent terminées, voulut chasser les Alliés du village et du bois de Romainville, et les rejeter au delà des hauteurs ; il lança ses troupes. L’ennemi, attaqué avec impétuosité, fut culbuté sur tous les points. Nos régiments se logeaient déjà dans le village, quand l’arrivée de nouvelles colonnes alliées contraignit nos soldats de se défendre à leur tour. La lutte, alors, devint furieuse, acharnée. La nature du sol, sur ce point, empêchait les engagements par masses ; on se battait par détachements, par pelotons. Le nombre, à la fin, l’emporta : les régiments de Marmont furent obligés de reculer. Refoulé sur un terrain plus découvert, le maréchal essaye d’arrêter l’ennemi. Il prend plusieurs bataillons, les forme en colonne d’attaque, se met à leur tête, et marche sur une batterie de 12 pièces que les Alliés venaient d’établir en avant des jardins de Romainville. Ces pièces tirent à mitraille ; leur feu est appuyé par une attaque de la division des grenadiers russes de Rajewski, qui n’a-