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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/323

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— 1814 —

vaient pas encore combattu dans cette campagne, et par la charge d’un corps nombreux de grosse cavalerie russe dont faisaient partie plusieurs détachements de chevaliers-gardes, conduits par le général Miloradowitch. Ébranlée par la mitraille, désunie par les charges des cavaliers et des fantassins russes, la colonne du duc de Raguse se retire bientôt, en désordre ; les autres troupes du maréchal sont également repoussées dans toutes les directions ; à sept heures et demie, les soldats de Marmont sont rejetés sur les premières maisons de Belleville, à cinq cents toises en deçà de leurs premières positions. De nombreux murs de jardins, des haies épaisses, leur permettent alors de s’arrêter. Le maréchal reforme sa ligne. Sa droite, dans cette nouvelle position, s’appuie à Ménilmontant ; sa gauche s’étend vers les prés Saint-Gervais. Vainement l’ennemi redouble ses attaques ; toutes sont repoussées ; ses efforts, durant une heure, viennent se briser contre la résistance de nos soldats ; ses morts couvrent le terrain.

Les Alliés ne s’étaient pas présentés, le 29, avec toutes leurs forces : 70 à 80,000 hommes de toutes les nations, commandés par Schwartzenberg, avaient seuls engagé l’action. La garde royale prussienne, plusieurs corps détachés, et l’armée de Blücher, composant un total de plus de 100,000 autres combattants, ayant traversé Meaux et Claye, la veille au soir ou durant la nuit, avec Alexandre et le roi de Prusse, devaient successivement arriver sur le terrain. Les attaques du général autrichien, quelles que fussent ses pertes, pouvaient donc se renouveler sans péril. À neuf heures, il ordonne un nouvel et furieux effort contre la nouvelle ligne du duc de Raguse ; ses troupes sont encore repoussées. Le nombre de leurs morts et de leurs blessés, cette fois, est si considérable, que Schwartzenberg se hâte d’appeler à son aide la garde royale prussienne, dont on vient de lui annoncer l’arrivée en arrière de Pantin.

Cette garde, forte de 12 à 13,000 soldats d’élite qui avaient