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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/330

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— 1814 —

d’armes de quelques heures, se fit apporter un tambour et s’en servit, comme d’une table, pour écrire, pendant que les balles sifflaient autour de lui, une lettre dont nous citerons les passages suivants :

« À S. A. S. le prince de Schwartzenberg, commandant en chef les armées combinées.
Sous Paris, le 30 mars 1814.

Prince..., épargnons l’effusion du sang. Je suis suffisamment autorisé à vous proposer des arrangements. Ils sont de nature à être écoutés.

J’ai donc l’honneur de vous proposer, Prince, une suspension d’armes de vingt-quatre heures, pendant laquelle nous pourrions traiter pour épargner à la ville de Paris, où nous sommes résolus de nous défendre jusqu’à la dernière extrémité, les horreurs d’un siége...

Je prie Votre Altesse Sérénissime d’agréer, etc.

Le maréchal duc de Trévise. »

La lettre partit. Le maréchal, à quatre heures et demie, n’avait pas encore reçu de réponse. À ce moment, un dragon vint lui annoncer qu’un officier ayant un papier à lui remettre attendait depuis longtemps à la barrière un moyen de le lui faire tenir. « Pourquoi ne l’apporte-t-il pas ? s’écria le maréchal. — Il prétend que c’est trop difficile, » répondit le dragon. Quelques balles, quelques boulets égarés, arrivaient jusqu’à la barrière ; l’officier prétendait qu’il était impossible de passer. Le duc de Trévise envoya chercher la dépêche ; c’étaient les quelques lignes adressées aux maréchaux par Joseph avant de quitter le Château-Rouge. Le duc les lisait quand lui arriva la réponse de Schwartzenberg : « Il ne dépendra que de vous, monsieur le maréchal, et des autorités de la ville de Paris, disait le généralissime autrichien, d’épargner à cette capitale les malheurs dont elle se trouve menacée. » Le maréchal se mit aussitôt en devoir de répondre à cette ouverture ; mais, au moment où il rédigeait ses propositions, le général de