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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/331

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— 1814 —

brigade Meynadier, chef d’état-major du duc de Raguse, lui apporta une nouvelle qui coupait court à toute négociation.

L’ordre que Joseph avait fait transmettre aux deux maréchaux, formulé dans les mêmes termes pour l’un et pour l’autre, était ainsi conçu :

« Si M. le maréchal duc de Raguse et M. le maréchal duc de Trévise ne peuvent plus tenir, ils sont autorisés à entrer en pourparlers avec le prince de Schwartzenberg et l’empereur de Russie, qui sont devant eux.

Joseph.

Montmartre, ce 30 mars 1814, à midi un quart. — Ils se retireront sur la Loire. »

Cet ordre était arrivé aux mains de Marmont à deux heures ; le maréchal n’en avait pas moins continué à se battre, bien qu’il eût alors à se défendre non-seulement contre les troupes de Schwartzenberg, mais encore contre le centre de cette armée de Silésie qui venait d’arriver, à son tour, sur le champ de bataille et de s’y partager en trois colonnes. La colonne du centre, commandée par le général Giülay, venait droit au duc de Raguse ; celle de droite, conduite par Blücher en personne, se portait à pas comptés, par Aubervilliers et Clichy, sur la butte Montmartre ; enfin, la colonne de gauche, aux ordres du prince de Wurtemberg, traversant le bois et le village de Romainville, s’avançait, partie sur Ménilmontant, partie sur Charonne et la chaussée de Vincennes, d’où elle devait se voir repousser par une batterie de 28 pièces que manœuvraient les élèves de l’École polytechnique. Ces élèves étaient au nombre de 216 ; des artilleurs de la vieille garde pointaient leurs canons ; déjà ils avaient été attaqués, le matin à onze heures, par un corps nombreux de cavalerie, qui, tournant Romainville et ne rencontrant aucune résistance entre Noisy et Rosny, s’était approché de Vincennes, par Bagnolet et Montreuil. Aucune