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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/387

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— 1814 —

ligne. Marmont avait quitté Paris, de sa personne, à six heures du matin, une heure avant l’instant fixé pour la remise des barrières de Paris aux Alliés. Arrivé à son corps, ce maréchal établit son quartier général au village d’Essonne, tandis que le duc de Trévise portait le sien à deux lieues, sur la gauche, à Mennecy ; et, après avoir visité ses différents postes, ordonné les dispositions nécessaires pour la sûreté de sa nouvelle position, le duc de Raguse partit pour Fontainebleau, afin d’y rendre compte à l’Empereur de ses mouvements et de ses actes, depuis dix jours, et de prendre ses ordres. Napoléon lui fit l’accueil le plus cordial, le retint à souper, et entendit, avec l’intérêt le plus marqué, la narration des événements des deux derniers jours : Marmont entra dans les plus grands détails sur la bataille qu’il avait soutenue la veille, fit valoir le courage déployé par ses officiers et ses soldats, cita un assez grand nombre de noms, entre autres celui du colonel Fabvier, dont il fit connaître la mission à l’Empereur, qui, lorsque le duc de Raguse eut terminé son récit, se montra prodigue d’éloges. La position d’Essonne, à l’avant-garde, devenait le poste le plus important de l’armée ; Napoléon, en preuve de satisfaction et de confiance, dit au maréchal qu’il lui en laissait le commandement, et lui annonça que, le lendemain, il irait le voir et inspecter avec lui toute cette ligne. « Préparez vos listes de récompenses, ajouta-t-il, ce sera une occasion pour les distribuer. »

Le 1er avril, à six heures du matin, l’Empereur vint, en effet, à Essonne et visita toute la ligne avec le duc de Raguse. Toutes les promotions, toutes les décorations sollicitées par le maréchal en faveur des officiers et des soldats de son corps, furent immédiatement accordées ; les colonels Fabvier et Denys, signataires de la capitulation, recevaient, entre autres, la croix de commandeurs de la Légion d’honneur. Un incident que nous devons raconter signala la fin de cette inspection.

Lorsque, l’avant-veille 30 mars, à cinq heures du soir,