Aller au contenu

Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/431

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
426
— 1814 —

dont s’empara le gouvernement provisoire, comme nous aurons à le dire dans le volume suivant, avait été dépensé pour les besoins de la dernière campagne.

Caulaincourt et Macdonald portèrent aux souverains le traité ratifié. Ney n’était point revenu. De tous les maréchaux présents à Paris ou résidant dans les départements qui pouvaient communiquer avec le gouvernement provisoire, le duc de Tarente fut le dernier qui reconnut les actes du Sénat ; il ne le fit que lorsque Napoléon eut légalement cessé d’être souverain. Son adhésion contraste, par son laconisme, avec celles qui remplissent les colonnes du Moniteur de cette époque ; il resta noble et digne jusqu’au bout ; voici les termes de cet acte :

« Dégagé de mes serments par l’abdication de l’empereur Napoléon, je déclare adhérer aux actes du Sénat et du gouvernement provisoire. »

Nous n’analyserons pas ici le traité du 11 avril ; la plupart de ses clauses, comme nous aurons à le dire plus tard, restèrent inexécutées. Nous le reproduisons, d’ailleurs, à la fin de ce volume, en même temps que les ratifications de l’Empereur, du gouvernement provisoire, du gouvernement royal et du gouvernement anglais. Nous dirons seulement que Napoléon, pour quitter Fontainebleau, dut attendre la ratification de la cour de Londres ; elle ne parvint à Paris que le 17 et fut notifiée le 19. Le soir même, les commissaires destinés à accompagner l’Empereur jusqu’à son embarquement pour l’île d’Elbe arrivèrent à Fontainebleau.

Les sept jours écoulés depuis le matin où lui-même avait ratifié le traité se passèrent, pour Napoléon, dans une solitude presque complète. Seuls, de tous ses ministres, les ducs de Vicence et de Bassano ne l’abandonnèrent pas ; ils demeurèrent jusqu’au dernier moment auprès de lui, redoublant, pour sa personne, de soins, de respects et d’égards. Macdonald, Mortier et Moncey furent également les seuls maréchaux qui vinrent alors lui rendre visite. Berthier, aussi, était d’abord