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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/68

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— 1800 - 1807 —

marche la plus pénible, la plus douloureuse, que Louis XVIII, déjà courbé sous le poids de graves infirmités, fut assez heureux pour trouver l’hospitalité dans la misérable cabane d’un paysan lithuanien.

Le chef de la maison de Bourbon se dirigeait sur le point le plus rapproché de la frontière prussienne. La cour de Berlin avait consenti à lui donner asile, mais en mettant pour condition qu’il serait traité comme un simple gentilhomme, et qu’il prendrait le seul titre de comte de Lille. Louis XVIII atteignit enfin Memel ; il s’y reposa quelque temps, vint ensuite habiter Kœnigsberg, qu’il ne tarda pas également à quitter pour Varsovie, où il fixa définitivement sa résidence.

Ce fut durant le séjour du Prétendant dans l’ancienne capitale de la Pologne, alors simple chef-lieu d’une province prussienne[1], que la maison de Bourbon se vit abandonnée par le seul Cabinet qui reconnût encore ses droits à la souveraineté de la France.

En moins de neuf ans, tous les États de l’Europe, puissants ou faibles, délaissant la cause de l’ancienne Monarchie et les droits de ses princes, avaient successivement reconnu la République française :

L’État de Gênes, par ambassade extraordinaire, en 1792 ;
L’empire ottoman, par déclaration du 27 mars 1793 ;
La Toscane, par traité du 9 février 1795 ;
La Prusse, par le traité de Bâle du 5 avril 1795 ;
La Hollande, par traité du 16 mai 1795 ;
L’Espagne, par traité signé à Bâle le 22 juillet 1795 ;
Hesse-Cassel, par traité du 28 juillet 1795 ;
Le Danemark, par déclaration du 18 août 1795 ;
La Suisse, par traité du 19 août 1795,
10° La République de Venise, par ambassade extraordinaire, le 30 décembre 1795 ;
  1. Depuis le partage de 1795.