Aller au contenu

Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En descendant, le soir, sur ma gorge qu'il frôle.
Quand la foule m'entoure ou me suit pas à pas
Je n'ose prononcer les plus simples paroles
De peur qu'un sourd désir n'y réponde tout bas.


POLLUX


Que ton âme, ma sœur, est donc désemparée !


HÉLÈNE


Dire que j'espérais revivre, ici, en paix
En revenant vers toi, belle et douce contrée
Grèce natale où tout mon cœur me précédait !
N'étais-tu pas pour moi, la pure et calme enfance
Et tes fleuves, tes bois, ton ombre et ton soleil
Ne me semblaient-ils point ligués pour ma défense
Quand j'aurais eu besoin d'impérieux conseils.
Mon âme était chantante en abordant tes rives,
Mes pieds, mes mains, mon corps entier a tressailli
Rien qu'à fouler ton sol rempli de sources vives
De fleuves sinueux et de torrents jaillis.
Je suis chez moi depuis un jour et les blocs tombent