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Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/151

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Contre le noir hiver ainsi que des reclus
Ils se tiennent blottis dans leur ferveur humaine
Et rien ne les abat et rien ne les amène
À se plaindre des jours qu’ils ne possèdent plus.

Oh ! les tranquilles gens au fond des vieux villages !
Dites, les sentons-nous voisins de notre cœur !
Et combien, dans leurs yeux, retrouvons-nous nos pleurs
Et notre force et notre ardeur dans leur courage !

Ils sont là, sous leur toit, assis autour des feux
Ou s’attardant parfois au bord de leur fenêtre,
Et, par ce soir de vent ample et flottant, peut-être
Ont-ils pensé de nous ce que nous pensons d’eux.