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Page:Verhaeren - Poèmes, t2, 1896.djvu/160

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poèmes

Vers quels trépas ?

L’horizon rouge éclate en ville colossale
De toits et de palais et de ponts dans les cieux ;
Une fumée immense et transversale
Barre des visages d’astres silencieux
Comme des morts, au fond des cieux ;
Les usines tannent de la matière
Splendide et qui sera la vie et l’infini
Demain ! on fait, en des sous-sols de nuit,
On fait du pain avec des os de cimetière ;

Les fleuves de la mer écoulent l’univers
Vers les banques et les hangars ouverts ;
Et, brusque, un train qui siffle et passe
Jette la ville en fusion par les espaces.

Vers quelle folie et quels lointains béants,
Vers quels oublis, vers quels néants,