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les apparus dans mes chemins


Encor, un dernier vœu, sous l’assaut des contraires :
Ayant tant vu sombrer de choses nécessaires,
Qui se heurtaient pour leur rapide vérité,
Lui qui se souvenait d’être et d’avoir été,
Qui ne pouvait mourir et qui ne pouvait vivre
Osait aimer pourtant sa lassitude à suivre,
Entre les oui battus de non, son chemin, seul.

De tout penseur ardent, il se sentait l’aïeul :
Le sol du monde était pourri de tant d’époques
Et le soleil était si vieux !
Et tant de poings futilement victorieux
N’avaient volé au ciel que des foudres baroques......
Et c’est décidément : « Misère ! » à toute éternité
Qu’à travers sa planète et vers ses astres
La tête pâle et sanglante de ses désastres,
Vers ses millions d’ans criera l’humanité.

Certes, mais se blottir en la rare sagesse,
D’où rien ne transparaît que le savoir
Et la culture et la discipline de sa faiblesse ;
Entr’accorder la haine et le désir ; vouloir