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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/175

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les vignes de ma muraille

AU BORD DE L’EAU


Chairs de vulves ou de gencives,
Les pétales des fleurs nocives
Bougent au vent,
Torpide et lent,
Qui les pourrit d’automne monotone
Et les emporte sur l’étang.

On croirait voir de grands morceaux
De cœurs brisés,
On croirait voir de grands lambeaux
De vie ardente et dispersée,
On croirait voir de gros caillots
De sang tomber, parmi les flots,
À moins qu’on ne se voie enfin soi-même
Défini là, par un emblème.