Aller au contenu

Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
poèmes, iiie série


Un invisible diadème :
Celui de leur candeur gracile
Et de leur mystique ardeur
Qu’on aimerait placer, non sur leur front docile,
Mais sur leur cœur.

Très doucement, avec la douce patience,
En leurs rêves d’obédience,
Dès l’aube, elles tressent pieusement
Les tapis blancs que le silence
Met sous les pieds du dévouement.

Elles raccommodent en leur ouvroir,
Avec de prestes tours d’aiguilles
Le linge usé du vieil espoir.

Elles brodent aussi l’opale et le saphir,
Sur la trame la plus légère
Que tend vers Dieu le repentir.

Elles tissent avec la laine
L’imperméable vêtement
Qui fait le tour de la misère humaine.