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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/190

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poèmes, iiie série


Il faut à mon orgueil volant, plus d’ombre
Sur l’or dardé de ses deux ailes,
Moins de paillons et d’étincelles
À mes futilités dont j’ignore le nombre.

Il faut que je m’en aille en des lointains austères,
Où le vent gerce et choit des Nords,
Où le culte de l’âme est volontaire
Et simple et humble et souriant — alors

Lente Ariane abandonnée au songe
Dans les Naxos du saint mensonge,
Dites, quel vaisseau gris de ma douleur, un jour,
Sauverez-vous dans votre amour ?