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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/192

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poèmes, iiie série

Avec leur pauvre bouquet blanc
De fleurs d’étangs.
Leur collier frêle et joli
Je le garde, entre mes doigts pieux
D’avoir voilé tant de regards d’adieux,
Depuis que je suis celle des anneaux,
Solitaires
Laissés sur terre
Hors des tombeaux.

Le soir arrive et voici l’heure
Qui sonne un glas vers les défunts de ta demeure ;
J’ai connu ceux de tes aïeux
Qui ont été, dans les naguères,
Les héros rouges de ta race.
De l’un d’entre eux tu tiens ton cœur vorace
Immensément de rêve à travers mers et terres ;
Voici ses croix et ses médailles
Un jour, n’importe où que tu ailles
Songe à tous ceux qui moururent parmi les guerres,
Avec de la terre mordue,
Passionnément, dans leurs bouches,
Voici leur haine et leurs cartouches
Leur âpre épée, en coup d’éclair, fendue