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les villages illusoires


La tour,
On la dirait tout en rouges buissons
Dont les branches de flamme
Se darderaient, par à travers les abat-sons ;
Le feu sauvage et convulsif entame,
Avec des courbes végétales,
Les madriers et les poulies
Et les poutres monumentales,
D’où les cloches sonnent et clament leur folie.

Le vieux sonneur, à bout de crainte et d’agonie,
Sonne sa mort, dans ses cloches finies.

La tour,
Un décisif fracas,
Gris de poussière et de plâtras,
La casse en deux, de haut en bas.
Comme un grand cri tué, cesse la rage,
Soudainement, du glas.
Le vieux clocher
Tout à coup noir semble pencher ;
Et l’on entend, étage par étage,
Avec des heurts dans leur descente,