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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/84

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poèmes, iiie série


Là-haut — l’éclair s’éteint des chocs et des contraires.
Le poing morne du doute entr’ouvre enfin ses doigts.
L’œil regarde s’unir, dans l’essence, les lois
Qui fragmentaient leurs feux en doctrines horaires.

Là-haut — l’esprit plus fin darde sa violence
Plus loin que l’apparence et que la mort. Le cœur
Se tranquillise et l’on dirait que la douceur
Tient, en sa main, les clefs du colossal silence.

Là-haut — le Dieu qu’est toute âme humaine se crée
S’épanouit, se livre et se retrouve en tous
Ceux-là, qui sont tombés, parfois, à deux genoux,
Devant l’humble tendresse et la douleur sacrée.

Et c’est la paix ardente et vive, avec ses urnes
De régulier bonheur sur ces pays de soir,
Où s’allument, ainsi que des charbons d’espoir,
Dans la cendre de l’air, les grands astres nocturnes.

Dans son village, au pied des digues
Qui l’entourent de leurs fatigues