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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/199

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seconde patrie.

lait pas s’éloigner. Cela d’ailleurs satisfaisait Ernest, qui lui dit :

« Au retour de notre excursion, je pourrai tracer le cours d’une partie de cette rivière et de la vallée qu’elle arrose. Or, étant donnée la fertilité de ce nouveau territoire, il n’est pas douteux que notre île suffirait à nourrir plusieurs milliers de colons…

– Tant que cela !… s’écria Jack en ne dissimulant pas son dépit que « sa seconde patrie » pût être si peuplée dans l’avenir.

– J’ajoute, continua Ernest, que, puisqu’une ville trouve de grands avantages à se fonder près de l’embouchure d’une rivière, c’est probablement au fond de cette crique que les futurs habitants voudront se fixer…

– Et nous ne la leur disputerons pas, ajouta M. Zermatt. Jamais aucun de nous ne pourrait se résoudre à abandonner la Terre-Promise…

– D’autant plus que Mme Zermatt n’y consentirait pas… elle l’a formellement déclaré… fît observer M. Wolston.

– Mère a raison !… s’écria Jack. Et demandez à nos braves serviteurs empoilés et emplumés, demandez à Sturm, à Brummer, à Rash, à Blass, à Brull, à Pfeil, à Flink, à Knips II, à Leitchfus, à Brausewind, à Turc, puis à Braun et Falb, ici présents, s’ils consentiraient à déménager !… Qu’on leur donne le droit de vote, qu’on ouvre un scrutin sur la question, et, comme ils sont en majorité, je sais bien quelle décision