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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/46

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seconde patrie.

pagaies, l’embarcation fila rapidement vers l’îlot du Requin.

Le cœur de M. Zermatt lui battait fort, lorsqu’il accosta la pointe de l’îlot, et avec quelle hâte Jack et lui gravirent le monticule !

Arrivés devant le hangar, ils s’arrêtèrent. De là, leurs yeux parcoururent le vaste horizon compris entre le promontoire à l’est et le cap de l’Espoir-Trompé.

Aucune voile ne se montrait à la surface de la mer, toujours houleuse au large, toujours déserte.

Au moment où ils allaient entrer dans le hangar, M. Zermatt dit une dernière fois à Jack :

« Ton frère et toi, êtes-vous bien certains d’avoir entendu…

— Absolument certains… répondit Jack. C’étaient bien des détonations qui venaient de l’est

— Dieu le veuille ! » dit M. Zermatt.

Comme les caronades avaient été rechargées par Fritz, il n’y avait plus qu’à y mettre le "feu.

« Jack, dit M. Zermatt, tu vas tirer deux coups à deux minutes d’intervalle, puis, après avoir rechargé la première pièce, tu feras feu une troisième fois…

— C’est convenu, père, répondit Jack. Et toi ?…

— Moi, je vais me placer au bord du plateau tourné vers le levant, et, si une détonation