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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/128

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seconde patrie.

avait pu être remontée d’une dizaine de toises. Cela ne suffisait pas, et il fallait la rehaler du double pour la mettre à l’abri des lames.

Faute d’appareil, le bosseman dut passer des planches sous sa quille, afin d’en faciliter le glissement, et on s’unit pour la pousser par l’avant, par l’arrière. Efforts inutiles, la lourde embarcation, engagée dans le sable, ne gagna pas d’un pied au delà du dernier relais de la mer.

Avec le soir, le vent menaça de tourner à l’ouragan. Des épais nuages accumulés au zénith sortaient des éclairs rapides, et de violents coups de tonnerre éclataient, que les échos de la falaise répercutaient en éclats formidables.

Bien que le jusant eût laissé la chaloupe à sec, les lames, qui devenaient de plus en plus fortes, ne tardèrent pas à la soulever de l’arrière.

En cet instant, la pluie tomba en grosses gouttes chargées de l’électricité atmosphérique, et qui semblaient exploser en frappant le sable de la plage.

« Ma chère Jenny, dit Fritz, tu ne peux rester plus longtemps dehors… Je t’en prie, rentre dans la grotte… vous aussi, Doll… vous aussi, madame Wolston. »

Jenny n’aurait pas voulu quitter son mari. Mais Harry Gould intervint alors :

« Rentrez, madame Fritz, dit-il.