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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/174

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seconde patrie.

prit la précaution, cette fois, de ne pas approcher trop près de la paroi du fond.

Fritz ne s’était point trompé. Un souffle frais courait à travers le couloir.

Alors, le bosseman, projetant la lumière au ras du sol, observa que le couloir n’était fermé que par un amas de pierres, tombées sans doute le long d’une sorte de puits naturel.

« La porte… s’écria-t-il, voilà la porte !… Et pas besoin de clef pour l’ouvrir !… Ah ! mon capitaine, c’est vous qui aviez raison contre nous…

– À la besogne… à la besogne !… » se contenta de répondre Harry Gould.

Il fut facile de dégager le passage, obstrué de pierres. On se les passa de main en main en assez grande quantité, car le tas s’élevait de cinq ou six pieds au-dessus du sol. À mesure que s’avançait le travail, le courant d’air s’accentuait davantage. Assurément, il existait une sorte de gorge creusée à l’intérieur du massif.

Un quart d’heure suffit à désobstruer totalement le passage.

Fritz le franchit le premier, et, suivi de ses compagnons, il remonta pendant dix à douze pas une pente très raide, éclairée d’un jour vague.

Il n’y avait point là de puits vertical. À ciel ouvert, entre deux murailles dont les parements se perdaient à une grande hauteur, sinuait une gorge large de cinq à six pieds, au-dessus de laquelle plafonnait une bande de ciel. C’est le