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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/212

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seconde patrie.


Or, voici comment la question de nourriture fut résolue par un incident des plus heureux.

Vers onze heures, Fritz, qui marchait en avant, fit un signal d’arrêter sur la limite d’une petite clairière, traversée d’un étroit rio, au bord duquel se désaltérait un animal d’assez grande taille.

C’était une antilope, et quelle chair saine et réconfortante on se procurerait, à la condition de s’emparer du ruminant par un moyen quelconque !

Le plus simple, en somme, parut être de cerner la clairière, sans se laisser voir, et, dès que l’antilope essayerait d’en sortir, de lui barrer la route, – au risque d’en recevoir quelques coups de corne, – puis de la maîtriser et de l’abattre.

C’est que le difficile allait précisément être d’exécuter cette opération sans donner l’éveil à un animal dont la vue est si perçante, l’ouïe si fine, l’odorat si subtil.

Cependant, tandis que Jenny, Suzan, Doll et Bob se tenaient à l’écart derrière un buisson, Fritz, François, James, le capitaine Gould, le bosseman, qui ne possédaient pour toute arme que leurs couteaux de poche, commencèrent à contourner la clairière, en s’abritant le long des fourrés.

L’antilope continuait à boire au ruisseau, sans donner aucun signe d’inquiétude, lorsque Fritz surgit brusquement en poussant un grand cri.