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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/213

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seconde patrie.


Aussitôt l’animal de se redresser, de tendre le cou, de se lancer vers le fourré qu’il saurait franchir d’un seul bond.

C’était du côté où se tenaient François et John Block, le couteau à la main. S’ils ne pouvaient l’empêcher de passer par-dessus leur tête, l’antilope serait rapidement hors de portée.

La bête sauta, mais, ayant mal pris son élan, retomba, renversa le bosseman, et chercha à se relever afin de fuir à travers la forêt, où l’on aurait perdu toute chance de la capturer.

À cet instant arriva Fritz, qui, se jetant sur l’antilope, parvint à lui enfoncer son couteau dans le flanc. Mais ce coup n’eût pas suffi, si Harry Gould n’eût réussi à la frapper à la gorge.

Cette fois, l’animal resta sans mouvement au milieu des branches, tandis que le bosseman se dressait lestement.

« Satanée bête ! s’écria John Block, qui en était quitte pour quelques contusions. J’ai reçu plus d’un paquet de mer dans ma vie, mais jamais aucun ne m’a fait faire pareille culbute ! »

James, Jenny, Doll et Suzan venaient d’accourir.

« J’espère que tu n’as pas grand mal, Block ?… demanda Harry Gould.

– Non… des écorchures, et ça ne compte pas, mon capitaine… Ce qui est désagréable et même humiliant, c’est d’avoir été bousculé de la sorte…