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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/220

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seconde patrie.


À cette époque de l’année, le temps ne menaçait pas de se modifier, et le froid n’était pas à craindre. Le capitaine Gould et ses compagnons avaient plutôt souffert de la chaleur pendant la journée, malgré l’abri des grands arbres aux heures de la méridienne. Au delà, quelques bois isolés avaient permis de cheminer à l’ombre, sans trop s’écarter de la ligne droite, et, par conséquent, sans subir aucun retard.

Devant le foyer garni de bois sec et pétillant, le repas fut préparé comme l’avait été celui du matin. Sans doute, cette nuit ne se passerait pas à l’intérieur d’une grotte ; mais, la fatigue aidant, le sommeil n’eût fait défaut à personne.

Toutefois, par prudence, Fritz, François et le bosseman voulurent veiller tour à tour. Avec l’obscurité, des rugissements se laissaient entendre au loin, et rappelaient que des fauves fréquentaient cette partie de l’île.

Le lendemain, départ dès la pointe de l’aube. On pouvait avoir franchi le défilé de Cluse à la seconde étape, s’il ne se présentait aucun obstacle sur cette route où se relevaient toujours des empreintes de fraîche date.

La marche n’offrit pas plus de difficultés ce jour-là que la veille. On gagnait, pour ainsi dire, de massifs en massifs, de manière à se garantir des rayons solaires.

Après le repas de midi au bord d’une rivière au cours rapide, large de neuf à dix toises, qui