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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/254

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seconde patrie.

boulet lancé contre la pirogue… Nul doute, M. Zermatt, M. Wolston, leurs familles, avaient pu s’y réfugier sous la protection de cette batterie dont les sauvages n’osaient approcher. Au-dessus se déployait le pavillon blanc et rouge de la Nouvelle-Suisse, tandis que le drapeau britannique flottait sur le plus haut pic de l’île !

Rien ne saurait peindre la joie, – plus que la joie, – le délire auquel s’abandonnèrent Fritz, François, Jenny, Doll, James et Suzan… Puisque leurs parents avaient pu gagner l’îlot du Requin, il n’y aurait à les rechercher ni à Zuckertop ni en aucune autre métairie de la Terre-Promise !… Et, ces sentiments, on l’imaginera sans peine, étaient partagés par le capitaine Harry Gould, le bosseman, si unis de cœur et d’âme aux passagers du Flag !

Il n’était plus question d’aller à Felsenheim, et on ne quitterait Falkenhorst que pour se rendre, – comment ? on ne savait, – à l’îlot du Requin. Ah ! si du haut du manglier, il eût été possible de communiquer par des signaux, d’arborer un pavillon qui répondrait à celui de la batterie !… Il est vrai, cela n’eût pas été prudent, non plus que de tirer des coups de feu avec le pistolet, qui, s’ils eussent été entendus de M. Zermatt, auraient pu l’être aussi des sauvages, s’ils rôdaient encore aux environs de Falkenhorst.

Or, l’essentiel était que la présence du capitaine Gould et des siens ne fût point connue