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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/257

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seconde patrie.

d’eux, dans l’impossibilité où ils étaient de résister à une attaque à laquelle aurait pris part toute la bande déjà maîtresse de Felsenheim.

« Notre situation est bonne maintenant, fit observer Fritz, ne la compromettons pas…

– Sans doute, répondit Harry Gould, puisque nous n’avons pas été découverts, ne risquons pas de l’être !… Attendons la nuit avant d’agir…

– Comment sera-t-il possible d’atteindre l’îlot du Requin ?… demanda Jenny.

– À la nage… déclara Fritz. Oui… je saurai bien le gagner à la nage… Et puisque c’est avec la chaloupe que mon père a dû s’y réfugier, je ramènerai la chaloupe pour vous prendre tous…

– Fritz… mon ami, ne put s’empêcher de dire Jenny, traverser ce bras de mer…

– Un jeu pour moi, chère femme, un jeu !… répondit l’intrépide jeune homme.

– Et puis… qui sait ?… ajouta John Block, peut-être le canot de ces moricauds-là sera-t-il sur la grève ?… »

Le soir approchait, et, un peu après sept heures, il faisait déjà sombre, la nuit succédant au jour presque sans crépuscule sous cette latitude.

Vers huit heures, le moment étant arrivé, il fut décidé que Fritz, François et le bosseman descendraient dans la cour. Après s’être assurés que les indigènes n’étaient plus aux environs, ils s’aventureraient jusqu’au littoral. Dans tous les cas, le capitaine Gould, James Wolston,