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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/50

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seconde patrie.


Enfin, un mois après l’arrivée de Fritz Zermatt et de Jenny Montrose, leur mariage fut célébré à Londres par le chapelain de la corvette. La Licorne les avait amenés fiancés, elle les ramènerait époux à la Nouvelle-Suisse.

Ces événements eurent un retentissement considérable dans la Grande-Bretagne. On se passionna pour cette famille abandonnée depuis douze ans sur une île inconnue de l’océan Indien, pour les aventures de Jenny et son séjour à la Roche-Fumante. Le récit, qui avait été rédigé par Jean Zermatt, parut dans les journaux de l’Angleterre et de l’étranger. Sous le nom de Robinson Suisse, il était destiné à la célébrité déjà acquise par l’œuvre impérissable de Daniel de Foe.

Il suit de là que, sous la pression de l’opinion publique, si puissante dans le Royaume-Uni, la prise de possession de la Nouvelle-Suisse fut décidée par l’Amirauté. Cette possession, d’ailleurs, présentait des avantages très sérieux. L’île occupait dans l’est de l’océan Indien une position importante, presque à l’entrée des mers de la Sonde, sur les routes de l’extrême Asie. Trois cents lieues au plus la séparaient de la côte occidentale de l’Australie. Cette sixième partie du monde, découverte par les Hollandais en 1605, visitée par Abel Tasman en 1644, puis par le capitaine Cook en 1774, allait devenir l’un des principaux domaines de l’Angleterre dans l’hémisphère méridional, entre la mer