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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/92

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seconde patrie.


Un calme profond régnait aux alentours. La brise était tombée, la mer aussi. Un léger ressac se laissait seul entendre ai pied des roches. A peine si quelques oiseaux, mouettes et goélands, venus du large, cherchaient à regagner les creux de la falaise. Rien ne troubla la première nuit passée sur ce littoral.

Le lendemain, dès le petit jour, tous furent sur pied, et quel serrement de cœur ils éprouvèrent, en observant cette côte où ils avaient trouvé refuge !

La veille, alors qu’elle n’était plus qu’à une demi-lieue, Fritz avait pu la reconnaître en partie. Vue de cette distance, elle se développait sur quatre à cinq lieues entre l’est et l’ouest. Du promontoire au pied duquel était mouillée la chaloupe, on n’en voyait que le cinquième au plus, compris entre deux angles, au-delà desquels se déroulait la mer, claire à droite, encore sombre à gauche. La plage, mesurant de huit à neuf cents toises, s’encadrait latéralement de hauts contreforts, et une falaise à parois noirâtres la fermait en arrière sur toute son étendue.

Cette falaise devait mesurer de huit à neuf cents pieds d’altitude au-dessus de la grève qui remontait en pente accentuée vers sa base. Son élévation s’accroissait-elle au delà ?… Pour résoudre cette question, il serait indispensable de se hisser jusqu’à sa crête par les contreforts, dont l’un, celui de l’est, présentait des