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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/195

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CHAPITRE V


Poèmes celtiques


LA TÊTE DE KENWARC’H[1]


L’ancienne littérature du pays de Galles[2] était enfouie dans des manuscrits, quand un paysan gallois, Owen Jones, de Myvyr, entreprit de l’en exhumer. Après beaucoup d’efforts de tout genre, il publia à Londres, en 1801, un premier volume de textes sous ce titre : The Myvyrian Archaiology of Wales. Ce volume, qui contenait des poèmes attribués à des bardes du VIe siècle, Aneurin, Taliésin, Lywarch Hen, Merlin, Golyddan, suscita en Angleterre d’ardentes polémiques. Car tout le monde ne crut pas, sur la foi de l’éditeur, à l’ancienneté ou à la valeur des textes publiés. Mais la plupart des sceptiques se convertirent après avoir lu la Défense de l’authenticité des anciens poètes bretons, par Turner[3].

Chez nous, les poèmes attribués aux bardes bretons du VIe siècle furent signalés au public par Fauriel, par Ampère, par Magnin, par Amédée Thierry, par Adolphe Pictet, qui


  1. Poèmes tragiques, II.
  2. Pour avoir une idée d’ensemble de cette littérature, on lira le remarquable article de G. Dottin dans la Revue de synthèse historique, t. VI, 1903.
  3. Londres, 1803.