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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/323

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rien d’autre que le génie grec. Or, Ion est l’Apollonide, le fils d’Apollon ; et Apollon qui est-il, sinon le soleil ? Le génie grec est fils d’un ciel clément et d’un soleil radieux, voilà ce que dit clairement toute la première scène où quelques vers descriptifs d’Euripide ont pris un long développement :


Le quadrige hennit, l’éclair sort de l’essieu,
Et tout flamboie, et tout s’illumine d’un Dieu,
Les monts, la mer joyeuse et sonore, les plaines,
Les fleuves et les bois et les cités Hellènes !

            Toi qui mènes le chœur dansant
            Des neuf Muses ceintes d’acanthes,
            Iô ! Salut, Resplendissant !
            Prophète aux lèvres éloquentes !…


Le génie grec est né d’un pays enchanteur et d’un soleil étincelant, c’est encore ce que signifie l’aveu de Creuse :


KRÉOUSA.


Strophe.


De ses ceintures longtemps closes
L’aube faisait pleuvoir ses roses
Au ciel étincelant et frais ;
Le vent chantait sur la colline ;
Les lys que la rosée incline
Parfumaient d’une odeur divine
L’air léger que je respirais.


Antistrophe.


J’allais, foulant les herbes douces,
Éveillant l’oiseau dans les mousses