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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/369

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l’étendue de la dette du poète, de rapprocher du début de ce couplet l’Hymne orphique à l’Aithèr :

PARFUM DE L’AITHÈR.


Le Safran.

Ô toi qui possèdes la haute demeure de Zeus, partie infatigable et dominatrice de Hèlios et de Sélènaiè, dompteur de toutes choses, qui respires le feu, flambeau de tous les vivants, qui règnes dans les hauteurs, Aithèr ! ô le meilleur élément du Kosmos, ô fleur illustre, qui portes la lumière et donnes la splendeur aux astres, je t’invoque et te supplie d’être doux et tempéré[1].


Toi qui règnes au sein de la voûte azurée,
Aithèr, dominateur de tout, flamme sacrée,
Aliment éternel des astres radieux,
De la terre et des flots, des hommes et des Dieux !
Ardeur vivante ! Aithèr ! source immense, invisible,
Qui, pareil en ton cours au torrent invincible,
Dispenses, te frayant mille chemins divers,
La chaleur et la vie au multiple univers,
Salut, Aithèr divin, ô substance première !


Suspendus aux lèvres de l’aède, les convives délaissent la coupe et les mets parfumés. Il poursuit en invitant tous les dieux et toutes les déesses à chanter l’immortel Zeus : il y invite les monstrueux Titans, qui gémissent dans les anciens abîmes ; l’immense Typhoé, dernier-né de la Terre, les Okéanides, qui se jouent en rond sur les perles humides, les Kurètes vagabonds, générateurs des fruits,


  1. Traduction de Leconte de Lisle, p. 89.