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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/370

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Pallas, déesse au casque d’or, et Aphrodite, reine à tête blonde, et les enfants sans nombre de Zeus, fruits de ses mille hymens, qui sont sa pensée aux formes innombrables, son courroux, sa force, sa grandeur. Encore un couplet remarquable, où le poète montre du panthéisme hellénique une grande intelligence, due en partie aux Hymnes orphiques, notamment à l’hymne aux Titans et à l’hymne aux Kurètes[1].

Cependant l’aède (s’inspirant, cette fois, moins des Hymnes orphiques que des Hymnes homériques à Apollon et à Artémis) croit devoir chanter en particulier le plus illustre et le plus beau des fils de Zeus : c’est le Dieu de Sminthée et le Dieu de la Maionie ; c’est le roi de Pytho, de Klaros et de Milet ;


C’est le Lykoréen, meurtrier de Titye,
Le Dieu certain du but, protecteur des héros.


À la gloire du dieu, l’aède associe sa sœur, la mâle Chasseresse, la Vierge aux flèches d’or, et Léto leur mère, illustre entre toutes les mères pour avoir eu de tels enfants.

À ces mots, Niobé se lève, l’œil en feu. Déjà, tout à l’heure, elle avait eu de la peine à supporter l’éloge de Zeus. Maintenant, l’éloge de Léto déchaîne sa fureur. Elle fait taire l’aède. — Il était d’autres dieux que les siens. Fils de la terre et de l’Ouranos, ils dispensaient, propices aux mortels, la paix, le bonheur et la sagesse. Ce sont ces dieux, aujourd’hui déchus et gisant dans l’Hadès, les dieux


  1. Hymnes XXXVI et XXXVII.