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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/65

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Il a tiré deux autres strophes de la description que fait Brahma après avoir vu un jour Bhagavat se manifester en sa présence à deux solitaires :


… les solitaires virent, au milieu de ses insignes que portaient ses serviteurs, le Dieu qui est la forme visible de la récompense promise à la contemplation dont il est l’objet, couvert des gouttes de pluie tombant des guirlandes de perles suspendues à son parasol blanc comme la lune, et agitées par le vent favorable de deux éventails brillants comme deux cygnes.

Sa belle figure exprimait la bienveillance pour tous ; asile des qualités les plus aimables, il touchait le cœur d’un seul de ses regards affectueux[1].


De son parasol rose en guirlandes flottaient
Des perles et des fleurs parmi ses tresses brunes,
Et deux cygnes, brillants comme deux pleines lunes,
Respectueusement de l’aile l’éventaient.

Oh ! qu’il était aimable à voir, l’Être parfait,
Le Dieu jeune, embelli d’inexprimables charmes,
Celui qui ne connaît les désirs ni les larmes,
Par qui l’Insatiable est enfin satisfait !


Ce sont les mêmes solitaires qui ont vu les splendeurs dont Leconte de Lisle a entouré Bhagavat :


Là, montés sur des chars avec leurs femmes, les Dêvas… chantent les histoires où leur maître paraît uni à la condition misérable de l’humanité.

Le bruit des voix réunies des colombes, des Kôkilas, des grues, des canards, des Tchâtakas, des cygnes, des perroquets,

  1. B.-P, liv. III, ch. XV, v. 38-39.