Aller au contenu

Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des alouettes et des paons s’interrompt à peine un instant pendant que le Roi des abeilles chante en quelque sorte l’histoire de Hari

Ce séjour est rempli des chars faits d’or, d’émeraudes et de lapis-lazuli, dont la vue ne s’obtient que par la dévotion aux pieds de Hari ; ils sont montés par des sages…, auxquels les nymphes douées de belles formes et d’un visage où brille le sourire ne peuvent, par leurs charmes, inspirer la passion de l’amour[1].


Parmi les coqs guerriers, les paons aux belles queues,
L’essaim des Apsaras qui bondissaient en chœur,
Et le vol des Esprits bercés dans leur langueur,
Et les riches oiseaux lissant leurs plumes bleues ;…


Un autre épisode du Bhagavata-Purana a fourni le chœur de mille vierges, que Leconte de Lisle a réuni sous les regards charmés de Hâri :


Là elle vit dans une maison, au fond de l’étang, mille vierges, toutes à la fleur de l’âge et parfumées de santal[2].


À son ombre, le sein parfumé de çantal,
Mille vierges, au fond de l’étang circulaire,
Semblaient, à travers l’onde inviolée et claire
Des colombes d’argent dans un nid de cristal.


Pour mettre le comble à la splendeur de la cour groupée aux côtés du Dieu suprême, Leconte de Lisle a pris sur lui de placer auprès de Hâri des divinités dont aucun personnage du Bhagavata-Purana ne l’a vu entouré : d’abord, les

  1. B.-P., liv. III, ch. XV ; Burnouf, t. I, p. 421.
  2. B.-P., liv. III, ch. XXII, v. 26.